La restauration de la rose de la Cathédrale de Soissons
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La cathédrale de Soissons est réputée pour sa magnifique rosace, un chef-d’œuvre architectural datant du XIIIe siècle. Cette imposante rosace, véritable joyau de l’art gothique, témoigne du savoir-faire exceptionnel des artisans de l’époque. Au fil des siècles, elle a traversé de nombreuses épreuves, subissant des dommages causés par les conflits et les intempéries. Cependant, sa beauté et sa grandeur continuent de fasciner les visiteurs du monde entier.
Reconstruction de la rose occidentale de la cathédrale Saint-Gervais de Soissons
La tempête Egon de janvier 2017 a causé de graves dommages à la baie, endommageant les sculptures, le vitrail et la structure de la façade. Pour restaurer ces éléments, une opération de reconstruction a été menée, notamment la réplique exacte de la rose du XIIIe siècle, supervisée par la Direction régionale des affaires culturelles Hauts-de-France et l’architecte en chef des monuments historiques, Olivier West. Le projet a nécessité un budget de 2,6 millions d’euros.
Qu’est ce qu’une Rose ?
La rose est souvent considérée comme l’une des réalisations les plus emblématiques de l’architecture gothique. Avec l’émergence de ce style à partir du milieu du XIIe siècle, les architectes ont cherché à maximiser l’entrée de lumière dans les édifices. Cela s’est traduit par une augmentation constante de la hauteur sous voûte (31 m à Soissons, jusqu’à 48,50 m à Beauvais), les surfaces vitrées se multiplient et envahissent les murs qui s’amincissent pour laisser toute sa place à l’art du vitrail.
Les premières roses sont apparues vers 1130-1140, au transept de Saint-Étienne de Beauvais et à la basilique de Saint-Denis. Selon la définition, il s’agit d’une baie circulaire à réseau évoquant le dessin d’une fleur. “La rose est une fenêtre à ne pas confondre avec la rosace qui est un ornement.” Ces premières roses étaient assez simples, composées d’un oeil central entouré d’une rangée de motifs géométriques. Avec le temps, la structure des roses est devenue plus complexe : les couronnes de lancettes se sont multipliées autour de l’oculus central, le réseau de pierre s’est affiné grâce aux progrès techniques, et les écoinçons ont été évidés pour laisser plus de place au vitrail et donc à la lumière. Par exemple, la rose occidentale de la cathédrale de Soissons a une superficie de 57,2 mètres carrés, dont 52 mètres carrés de verre.
La Rose de Soissons sous les bombes
En 1815, une explosion a endommagé la façade et une partie du transept sud de la cathédrale, détruisant une partie des vitraux, y compris ceux de la rose. Des réparations partielles ont été faites, mais la maçonnerie n'a pas été entièrement restaurée, laissant la rose fragile. Les bombardements de 1870 ont également causé des dégâts, mais la rose a été réparée en 1872 par le peintre-verrier Edouard Didron. La Première Guerre mondiale a causé d'importants dégâts, détruisant la plupart des vitraux. Des restaurations ont été entreprises en 1925 et 1930, mais une restauration complète a été nécessaire en raison de la quasi-destruction de la verrière.
Après la tempête
Après la chute de la rose, l’architecte en chef des monuments historiques, Olivier Weets, dirige une étude avec des experts pour planifier sa réparation. Ils remettent la rose en forme et renforcent ses attaches. Les 174 pièces de la rose sont protégées par un verre spécial. Le réseau est refait avec une pierre solide recommandée par les experts. Les murs et les sculptures autour de la rose sont réparés. Les vitraux survivants sont restaurés et protégés par une couche de verre pour conserver leur peinture fragile.