Le Vase de Soissons
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- -500 av JC – 486 ap JC
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L’histoire du Vase de Soissons est ancrée dans toutes les mémoires. Depuis le XIXe siècle, les images du Vase circulent en grand nombre. Véritables supports de la légende, on les retrouve dans les manuels scolaires, l’imagerie populaire, les cartes postales… Elles ont fait la célébrité de Soissons au-delà des frontières.
Une Légende Historique Enseignée à l'École
À la fin du XIXe siècle, les manuels scolaires ont commencé à utiliser des illustrations pour enseigner l'histoire, rendue obligatoire en 1890. Des réformateurs comme Victor Duruy, Jules Ferry et Ernest Lavisse voulaient inculquer aux enfants l'amour de la Patrie et de la République. Clovis, un roi important de cette époque, était souvent présenté dans ces livres. Parmi les scènes les plus populaires, on retrouvait son baptême, des batailles et l'histoire du Vase de Soissons, qui montrait sa puissance ou la brutalité de son temps, selon les versions.

Le Vase mise en scène

L’épisode du Vase de Soissons a été très populaire et a été représenté de différentes manières à travers les années. En 1935, Arletty a créé une saynète musicale à la radio, offrant une version fantaisiste de l’histoire. En 1936, le Vase de Soissons a été mis en scène lors des Grandes Fêtes Françaises, avec une procession à travers la ville. En 1986, un défilé massif à Soissons a célébré l’année de Clovis, avec le Vase comme symbole, et cet événement a été largement couvert par les médias.

Une Ville en Quête de Reconnaissance Touristique
Dans les années 1920, Soissons cherche à devenir une destination touristique en mettant en valeur son passé mérovingien et le célèbre Vase de Soissons. Les cartes postales de l’époque présentent la ville comme accueillante, avec ses hébergements, son patrimoine et sa gastronomie, dans l’espoir d’attirer les visiteurs et d’oublier les souffrances de la Grande Guerre.



Soissons au temps du Vase

Soissons était une ville importante du nord de la France, où le pouvoir romain a subsisté sous Syagrius après la chute de l’Empire en 476. Clovis l’a battu en 486, ce qui lui a donné le contrôle d’une ville dotée d’infrastructures romaines telles que des routes, un théâtre et des fortifications. De là, Clovis a dirigé des campagnes militaires contre ses opposants. L’épisode du vase illustre l’importance stratégique de Soissons Clovis y lançait chaque année la saison militaire en inspectant ses troupes lors du “Champ de Mars“. Son traitement du soldat montre son autorité et la discipline dans son armée. Comme le baptême qui suivra peu après, cet événement visait à renforcer le pouvoir de Clovis sur les élites gallo-romaines et les évêques influents.
Hommage et Histoire
Au cœur de la place Fernand Marquigny se dresse un monument particulier érigé en 1935, dont les décorations puisent dans divers styles. Il reflète l’esprit du XIXe siècle à travers des représentations allégoriques de la France et l’hommage rendu à des figures historiques telles que Clovis et Jeanne d’Arc. Conçu avant la guerre mais finalisé à partir de 1922, le monument inclut également un volet patriotique commémorant les pertes et les morts de la Grande Guerre. Œuvre du célèbre sculpteur Paul-Albert Bartholomé (1848-1928), il a été réalisé grâce à la générosité d’une habitante de Soissons désireuse d’offrir à la ville un monument célébrant ses grands événements historiques. Bien que désigné comme le monument aux morts de la ville, son inauguration n’a eu lieu qu’en 1935, après diverses complications, en présence du président de la République, Albert Lebrun.


En 1935, la place Fernand Marquigny accueille un monument aux multiples inspirations, érigé grâce à la générosité d'une habitante de Soissons. Conçu par le sculpteur Paul-Albert Bartholomé, ce monument rend hommage à l'Histoire de France, incluant des figures telles que Clovis et Jeanne d'Arc, ainsi qu'aux victimes de la Grande Guerre. Bien que destiné à être le monument aux morts de la ville, son inauguration n'a eu lieu qu'en 1935, en présence du Président de la République, Albert Lebrun.

En 1998, la ville de Soissons lance une commande publique sous forme de concours pour la création d'une fontaine. Guy Lartigue, né en 1927, est déjà l'auteur d'un certain nombre de « sculptures fontaines » en France. Il imagine une sculpture qui fonctionne comme un témoignage sur le thème du Vase... Le cuivre, le laiton, le granit et l'inox sont ses matériaux de prédilection. Il choisit d'associer l'eau, élément naturel très présent dans la ville, à l'inox du vase fendu, référence immédiate à Clovis.

Les fouilles dans la Vallée de l'Aisne ont enrichi les collections de céramiques de différentes époques. Le Vase de Soissons, décrit par Grégoire de Tours, ressemble à un vase liturgique trouvé à Gourdon. Les vases les plus courants à cette période étaient des poteries noircies par la cuisson, utilisées quotidiennement. Des exemples de ces vases, contemporains de Clovis, ont été découverts à Soissons et sont exposés au musée de la ville, y compris ceux provenant d'un atelier de potier découvert en 1992.

En 1996, vingt-six artistes ont réalisé vingt-six vases contemporains pour Soissons, mêlant des techniques traditionnelles européennes à celles venues d'Asie ou d'Amérique. Certains de ces vases ont été achetés par le musée et font écho à sa riche collection archéologique. Ces objets, bien que contemporains, ont été intégrés dans les salles d'archéologie du musée, offrant un clin d'œil au passé de la ville.