Après la défaite de 1870, il apparaît nécessaire de former des soldats vigoureux et de fortifier la nation, avec la promotion d’exercices corporels mêlant finalités hygiéniques, sociales et patriotiques.
Ses objectifs étaient alors de « réunir des jeunes gens pour des exercices corporels, de développer leurs forces physiques et de les préparer aux marches et aux travaux auxquels ils seront soumis lorsqu’ils seront appelés pour le service de la patrie ».
La préparation militaire représente à cette époque l’essentiel des activités de la société, encadrées par les sous-officiers du 67ème R.I.
Jusqu’en 1885, la Soissonnaise dispense principalement des séances de marches et de tirs. Les exercices de gymnastique se pratiquent en groupe dans un cadre rigide et normé.
La Soissonnaise enseigne également la natation, le maniement des armes, la topographie et le tir au fusil. Elle participe aux défilés patriotiques comme celui du 14 juillet, aux fêtes locales et à des compétitions.
Les filles disposent également d’une section. Les entraînements se concentrent plutôt sur des exercices de mouvements d’ensemble et d’assouplissement.
La préparation militaire est abandonnée en 1920 pour laisser place à la gymnastique sportive.
Après la Seconde Guerre mondiale, la discipline évolue avec la complexification des figures, le développement des acrobaties et devient de plus en plus compétitive.
L’association devient un véritable organisme d’éducation et de développement physique, sous la direction de moniteurs hautement qualifiés, reconnus par la Fédération Française de Gymnastique.
Jusqu’à la Première Guerre mondiale, les gymnastes s’entraînent dans l’église Saint-Pierre-au-Parvis, mise à disposition par la ville de Soissons. La reprise des entraînements d’après-guerre se fait sous le préau du Collège des Cordeliers, puis dans un petit local à l’abbaye Saint-Léger. Les membres finissent par s’installer en 1925 dans l’ancienne poudrière (ou Gymnase Saint-Léger), à l’emplacement actuel du Mail Scène Culturelle.
Les entraînements ont lieu tous les soirs (sauf le lundi).
En 1975, un gymnase spécifique est construit par la ville de Soissons, boulevard Edouard Branly, et prend le nom d’Emile Barbier, en hommage à l’ancien président de la Soissonnaise.
Depuis sa création, la Soissonnaise est très active et organise régulièrement des événements sportifs. Elle a déjà accueilli les Championnats de France de gymnastique en 1976, la Rencontre internationale et nationale France Italie (2007), sans compter les championnats départementaux, et organise chaque année un gala.
En 2023, elle comprend 450 licenciés, provenant des territoires du Soissonnais, de Villers-Cotterêts et de Fère-en-Tardenois).
Le palmarès olympique
Julien Gobaux, ancien gymnaste de la Soissonnaise, a été membre de l’équipe de France et a participé aux JO de Rio en 2016. Il travaille désormais au Cirque du Soleil.
Focus sur Emile Barbier
Né à Soissons le 20 décembre 1873. Il est inscrit à La Soissonnaise en qualité de pupille à 10 ans. Très rapidement, il se fait remarquer par le Président-Fondateur, Emile Carpette. Devenu membre actif, il devient professeur de gymnastique. En 1898, il est désigné Moniteur-chef de La Soissonnaise, puis professeur de gymnastique au collège de Soissons et dans les 3 écoles de la ville. Dès lors, il consacre toute sa vie à la Soissonnaise. En 1919, il crée et organise à Soissons des cours de vacances comprenant des exercices physiques, des jeux sportifs, des promenades et excursions pour tous les enfants de 8 à 15 ans. Il reçoit les Palmes d’Officier d’Académie et de l’instruction publique, ainsi que la médaille d’or de l’Education physique. En retraite professionnelle en 1933, il devient directeur de La Soissonnaise, puis son président actif jusqu’à sa mort en avril 1963. Il est considéré comme « le Père spirituel de La Soissonnaise ».
