Le picard est une variété des anciennes langues d’oïl, langues parlées au nord de la France, comme le français, issues du latin et du germanique. Les langues parlées au sud de la France étaient appelées les langues d’oc.
La langue picarde est utilisée depuis le Moyen-Âge. Le latin servait à l’Eglise et le français dans les actes officiels (ordonnance de Villers-Cotterêts, 1539).
Selon Serge Lusignan et Noël Dupire, le territoire soissonnais se trouvait à la limite de la frontière entre la langue picarde et le « français parisien ». Les Soissonnais auraient d’ailleurs adopté cette 2ème langue.
La transmission de la langue picarde dans le noyau familial est devenue de plus en plus difficile. Son utilisation est mal perçue. La langue serait apparentée à un patois dont l’usage est à proscrire. Pourtant elle n’est pas une déformation du français mais bien une langue régionale. D’après une enquête de 1999, environ 2,7 % d’adultes parlaient encore le picard dans l’Aisne. La langue est en voie de disparition.
Depuis les années 1990, la Région développe une politique culturelle en faveur du picard. Il existe également une Agence régionale de la langue picarde qui fait la promotion de la langue grâce à la mise en place d’activités dans différents secteurs de la société. Mais le picard ne bénéficie pas encore de la même reconnaissance que le breton par exemple.
Avec la loi du 21 mai 2021, relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, l’Agence régionale espère pouvoir promouvoir l’enseignement de la langue dans les établissements scolaires de la région.
Image : Carte de la province de Picardie, 1592 © Gallica
Sources :
- Agence régionale de la langue picarde
- Serge Lusignan, Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2007, pp. 1275-1295.
- Noël Dupire, Essai de délimitation des dialectes picard et wallon. In: Revue du Nord, tome 17, n°67, août 1931. pp. 218-220